Le Festival Culturel des Peuples Ekang dénommé Festival Mvet-Oyeng vient donc rompre avec le silence culturel et marque ainsi l’ouverture indéniable d’une nouvelle ère de retrouvailles transfrontalières pour le peuple Ekang constitué des sous-groupes ci-après : Fang, Ntoumou, Bulu, Fong, Mvae, Okak, Mevu-Me-Ndene, Bekuiny, Ewondo, Bene, Mvele, Eton, Manguissa, Nanga, Ossananga, etc ; qui se retrouvent dans plusieurs pays d’Afrique Centrale de l’espace CEEAC (Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale) à savoir : Le Cameroun, le Gabon, le Congo Brazzaville, la Guinée Equatoriale, l’Angola et le Sao Tomé et Principe.
Désormais et ce depuis 2015, le peuple Ekang d’Afrique Centrale a son festival culturel biennal, le Festival Mvet-Oyeng ou Festival Culturel du Peuple Ekang, puisqu’on devra désormais s’habituer à cette appellation qui a été finalement adoptée lors de l’édition 2019, qui continue d’attirer à chaque édition plus de monde, et qui gagnera inéluctablement en notoriété internationale.
Contexte et justification
Même inondés dans la mouvance de la mondialisation et de la globalisation, certains peuples comme ceux d’Afrique, gardent le sentiment de s’identifier et de s’affirmer comme entités distinctes. Les Africains se distinguent par leur diversité linguistique, leurs cultures et leurs différents modes de vie. Il existe cependant des invariants culturels communs à ces peuples. C’est la raison pour laquelle la danse, le jeu, les contes et légendes, les recettes culinaires d’ici et là constituent un creuset de culture à mettre en valeur et à pérenniser de génération en génération.
Le Festival Mvet-Oyeng se présente dès lors comme cet espace offert aux Africains d’Afrique Centrale en général et spécifiquement aux EKANG du Cameroun, du Gabon, de Guinée Equatoriale, du Congo Brazzaville, de Sao Tomé et Principe et d’Angola de se retrouver tous les deux (2) ans afin de partager leurs expériences, promouvoir et pérenniser leur patrimoine culturel matériel et immatériel. Il regroupe les peuples EKANG (Fang, Ntoumou, Bulu, Fong, Mvae, Okak, Mevu-Me-Ndene, Bekuiny, Ewondo, Bene, Mvele, Eton, Manguissa, Nanga, Ossananga, etc) riverains de l’Equateur dans un esprit de fraternité interculturelle qui brise les frontières géographiques qui séparent les Etats. Il s’agit de l’intégration sous-régionale par la culture. Le Festival Mvet-Oyeng est donc un événement fédérateur et intégrateur, dans la symbolique aussi bien de l’instrument que de cette musique utilisée par les conteurs de l’Epopée mythique du Mvet devenu une référence internationale voire universelle ; grâce à sa reconnaissance par les Nations Unies au travers de l’UNESCO qui est entrain d’en faire finalement un PATRIMOINE CULTUREL immatériel.
C’est dans le souci de préservation et de valorisation de cette richesse culturelle que Monsieur MBA MBO Hyacinthe, alors Maire d’Ambam, initiateur et Promoteur dudit Festival, avec l’appui de plusieurs partenaires institutionnels, privés et individuels, a organisé du 15 au 20 juin 2015, la première édition du Festival Mvet-Oyeng d’Ambam ou Festival Culturel des Peuples Fang devenu aujourd’hui Festival Culturel du Peuple Ekang dont l’organisation incombe désormais à la Fondation Internationale Mvet-Oyeng pour l’éducation et la culture en Afrique Centrale (FIMO), une Fondation d’Entreprise Universitaire mise en place par l’Université Multinationale d’Ambam (UMA) dans le cadre de sa mission d’appui au développement dans les secteurs de l’éducation et la culture en Afrique Centrale ; espace CEEAC.
OBJECTIFS DU FESTIVAL MVET-OYENG
La première édition était placée sous le thème : « Le Mvet-Oyeng : richesse culturelle des peuples Fang et patrimoine immatériel de l’UNESCO » avec objectif général de créer une véritable plate-forme de rencontre entre les filles et fils Ekang aux delà des frontières héritées de la colonisation, en vue de rapprocher ces peuples autour des valeurs culturelles communes et fédérer les énergies en vue d’une meilleure organisation de nos chefferies traditionnelles. Il s’agit spécifiquement de :
- Promouvoir le rapprochement des peuples par la culture ;
- Favoriser l’intégration sous régionale ;
- Briser les barrières physiques et psychologiques à travers la culture ;
- Préserver, développer et pérenniser les richesses culturelles des peuples Fang.
En effet, face à une mondialisation au tropisme culturel occidental et devant la déperdition culturelle grandissante des peuples d’Afrique soumis au joug caucasien de civilisation, il devenait urgent et important que le peuple Ekang se reprenne en main en se ressourçant afin de trouver le potentiel nécessaire dans sa tradition, sa culture et son artisanat pour résister et survivre culturellement. Un peuple qui perd ses racines s’acculture et disparaît culturellement. Il continuera d’exister mais sous les traits culturels de la nation dont il a totalement épousé les traditions, les mœurs et les coutumes.
Le peuple Ekang devrait-il en arriver là alors que sa culture et son artisanat sont riches et méritent de livrer leurs éléments structurants et fondamentaux au monde entier ?
Le peuple Ekang devrait-il en arriver là alors que le Mvet, richesse culturelle Ekang qui est en train d’être érigé en patrimoine immatériel et universel de l’humanité par l’UNESCO, est désormais une richesse mondiale que doivent se partager tous les hommes de la terre ?
Nous disons « non » au regard des résultats obtenus au cours du premier Festival Mvet-Oyeng d’Ambam ou Festival Culturel des Peuples Fang devenu aujourd’hui Festival Culturel du Peuple Ekang, organisé du 15 au 20 juin 2015 dans la ville d’Ambam et ayant réuni, en 5 jours, près d’un million de festivaliers pour que le monde s’approprie une réalité particulière dont le peuple Ekang en est l’unique dépositaire. Un coup d’essai finalement devenu un coup de maître.
La deuxième édition quant à elle, qui était placée sous le thème : « La contribution des peuples Ekang au développement économique, sociale et culturel de l’Afrique Centrale », s’est tenue du 8 au 20 juillet 2019 toujours à Ambam.
La rétrocession de l’organisation à la Fondation de l’Université Multinationale d’Ambam (UMA) dénommée Fondation Internationale Mvet-Oyeng pour l’éducation et la culture en Afrique Centrale (FIMO) permettra désormais d’intégrer le facteur rotation du Festival Mvet-Oyeng entre tous les pays d’Afrique Centrale.
RESULTATS ESCOMPTES DU FESTIVAL MVET-OYENG
Les résultats escomptés à terme sont les suivants :
Sur le plan culturel
- La revalorisation progressive des cultures ancestrales Ekang ;
- Le brassage culturel en saine émulation des acteurs ;
- La reconsidération de certaines pratiques de la tradition ;
- L’apprentissage des pratiques aux jeunes dans l’optique de les conserver et d’assurer leur continuité ;
- La prise de conscience collective de la nécessité de pérenniser cette tradition face à la menace du modernisme.
Sur le plan économique
- L’accroissement des échanges économiques dans la sous-région Afrique Centrale ;
- Le développement de nouvelles opportunités d’affaires ;
- La génération de revenus pour les artistes, artisans, etc. et les populations riveraines de la zone.
Préparation du festival
Cette préparation porte essentiellement sur la constitution du dispositif à mettre en branle à l’effet d’assurer une gestion professionnelle et optimal de toutes les activités du festival de l’accueil et installation des invités, jusqu’à la cérémonie de clôture, en passant par la constitution du village du Festival regroupant plusieurs stands d’expositions artisanales et commerciales qui permet de concrétiser l’idée géniale d’une de foire commerciale sous-régionale en marge du festival. Les organisateurs ont donc du pain sur la planche.
ORGANISATION, METHODOLOGIE ET CONTENU DES ACTIVITES
Nous présenterons dans ce chapitre ce qui est prévu au menu des festivités, comment les manifestations culturelles et les autres activités se dérouleront-elles pour assurer un plein succès à l’évènement.
- Programme général
Il est généralement rendu public par la commission Communication du comité d’organisation du Festival Mvet-Oyeng. Ce programme général est toujours porté jusqu’au moindre détail sur les invitations et les autres plaquettes de communication et markéting. Outre les cérémonies d’ouverture et de clôture, les temps importants sont les suivants :
- Conférences-débats ;
- Ateliers de formation et table-rondes ;
- Expositions artisanales et commerciales ;
- Prestations de maîtres-conteurs de Mvet-Oyeng ;
- Animations culturelles et rites traditionnels Ekang ;
- Concours de jeu de songo et autres jeux traditionnels Ekang ;
- Excursion et carnaval culturel ;
- Concerts festivaliers ;
- Election Miss Ekang.
QUELQUES RECOMMANDATIONS D’ORDRE PRATIQUE POUR LA BONNE ORGANISATION
Réception, hébergement et restauration
- Les différentes délégations invitées devront communiquer trois (3) mois à l’avance le nombre et les noms de leurs membres;
- Ce nombre sera arrêté par le Comité Permanent Ekang qui sera la cheville ouvrière de l’organisation des prochaines éditions ;
- Tous les membres de ces délégations devront en principe être pris en charge (hébergement et restauration) par le budget du Festival ;
- Les délégués devront avoir le contact du responsable de la commission d’accueil et hébergement avant leur arrivée. Ils devront récupérer leurs badges personnalisés (nommés).
Village festivalier Ekang, stand d’exposition et vente, produits culinaires des stands commerciaux
- La prochaine édition devra s’assurer de la construction d’un village festivalier Ekang qui accueillerait toute la manifestation. Les services d’un architecte seront requis pour bâtir un petit complexe festivalier qui emprunterait ses formes à l’architecture antique des Ekang, en même temps qu’il épouserait la modernité qui sied à notre siècle. Une proposition de maquette, qui reste à débattre, est annexée au présent document ;
- Les stands commerciaux du festival, s’agissant de l’aspect culinaire, devront autant que faire se peut proposer de façon dominante des plats à la sauce Ekang. Les festivaliers devront être nourris selon la gastronomie Ekang. C’est ainsi que l’on fera renaître une tradition culturelle qui se meurt et que les recettes de cuisine Ekang pourront être apprises dans les ateliers d’apprentissage du Festival ;
- D’autres peuples seront invités (Bamoun, Bamiléké, Sawa, Téké, et autres) une zone « invités » accueillera tous les stands des peuples amis. Il serait intéressant de choisir pour chaque édition un peuple invité d’honneur (guest star) pour montrer l’ouverture du peuple Ekang et sa volonté d’inter-culturalité ;
- Dans le même ordre d’idées, la prochaine édition prévoit une ouverture sur le monde à travers les invités des autres continents (Europe, Amérique, Asie).
Respect du programme établi
- Le programme établi doit être communiqué au plus grand nombre de festivaliers sous forme de prospectus ou de dépliants. Ce programme doit être en permanence annoncé par le maître de cérémonie (MC) et les prochaines étapes du Festival connues avant leur exécution. En cas de changement, le MC se fera un devoir d’apporter la correction ;
- Un contact permanent avec les artistes doit être établi pour annoncer leur arrivée sur le podium afin que la foule se prépare à accueillir l’artiste sous des ovations.
Tenue des conférences-débats
- Il est prévu une case aménagée où se tiendront toutes les conférences-débats avec un écran géant pour ceux qui seront à l’extérieur. L’option de l’Abaah en plein air se prête moins à la vidéo-projection qui exige un peu de pénombre dans le lieu de la conférence ;
- Le dispositif moderne exigé à toute conférence devra être de rigueur pour la qualité de l’exposé et des échanges ;
- Les conférenciers devront être saisis près de trois (3) mois à l’avance pour qu’ils préparent sereinement leurs communications. Une convention devrait encadrer la prise en charge (transport, accueil, hébergement, restauration et cachet) du conférencier attendu au Festival.
Tenue des ateliers d’apprentissage
- Parce que le Festival culturel mettra l’accent sur la tradition civilisationnelle Ekang, il importe de mieux traiter les ateliers d’apprentissage qui sont dévolus surtout à une jeunesse Ekang en perte de valeurs ancestrales ;
- Des stands d’apprentissage devront exister et disposer d’une zone particulière dans le village festivalier comme les stands commerciaux ou le stand des invités ;
- Comme les conférenciers, les animateurs devraient signer avec les organisateurs une convention par rapport aux sujets d’apprentissage qui seront entretenus.
Tenue des prestations de Mvet-Oyeng
- Les maîtres Mvet-Oyeng qui portent par le verbe l’héritage antique du peuple Ekang doivent être honorés lors des prochaines éditions ;
- Les maîtres-conteurs doivent prester dans l’Abaah prévu à cet effet avec les microphones et sono aménagés. Pendant leurs prestations, aucune autre activité bruyante ne doit avoir lieu (danse, musique, etc.) ;
- Pendant leur geste, les maîtres Mvet-Oyeng doivent être filmés intégralement pour l’archivage de la mémoire Mvet-Oyeng. Les DVD de ces vidéos peuvent être fabriqués et les maîtres-conteurs auraient des droits d’auteurs sur les ventes réalisées ;
- Comme les conférenciers et les animateurs d’ateliers d’apprentissage, les maîtres Mvet-Oyeng devront également s’accorder avec les organisateurs sur une convention.
Tenue des artistes pour le concert
- Il est prévu un contrat de prestation ou de partenariat en bonne et due forme pour tous les artistes qui se produiront ;
- Une avance de cachet de l’artiste pourrait intervenir à la signature du contrat de prestation ;
- Un traitement « normal » de l’artiste est attendu depuis son arrivée dans le lieu de la manifestation jusqu’à son départ en passant par le solde de son cachet ;
- Les artistes sélectionnés devront correspondre à la thématique du festival. Il est capital de garantir une cohérence de la thématique dans toutes les activités de la manifestation culturelle.
Le comité d’organisation générale
- Une équipe sous-régionale Ekang a mise en place à chaque édition, sous la coordination de la Fondation de l’Université Multinationale d’Ambam dénommée FIMO. L’expérience camerounaise d’Ambam, et l’expertise avérée des autres Ekang en matière évènementielle serviront pour améliorer les précédentes éditions en terre camerounaise.
BUDGET ESTIMATIF DU FESTIVAL MVET-OYENG
Ce budget est équilibré en recettes et en dépenses à la somme globale de 127 000 000 FCFA.
- Les dépenses nécessaires à la bonne organisation du festival Mvet-Oyeng sont globalement estimées à la somme totale de 127 millions de francs CFA calculé à l’aune de la dimension voulue pour la manifestation culturelle en tenant compte (1) de la construction du village festivalier Ekang, (2) de la prise en charge des délégations (officielles et culturelles), (3) des intervenants (conférenciers, artistes, animateurs d’ateliers, groupes culturels, maîtres-conteurs et autres) ; une sélection des personnes à prendre à charge sera de rigueur pour rester dans des proportions budgétaires raisonnables. Le budget prenant également en compte les aspects liés à (4) la communication autour de l’évènement, (5) à la logistique (transport ou location des matériels) et à (6) la sécurité des biens et des personnes.
- Les recettes espérées proviendraient des appuis des partenaires publics et privés, des sponsorings et autres contributions volontaires, ainsi que de la vente des billets d’entrée et autres espaces d’exposition commerciale.